|  |   Mon ami Michel s'est fendu pour le Dancho-journal d'un
        petit texte sur ses souvenirs de campeur. Ce témoignage va nous permettre de balayer les générations
        de tractrices. La DS dans le monde du caravaning, souvenirs  d’enfance, par Michel.  Souvenirs : Dans mes souvenirs d’enfance,  vacances d’été riment avec 1 mois de camping, à l’époque c’était un mode de  vacances très populaire. C’étaient les grandes migrations des juilletistes ou des  aoutiens qui se croisaient dans d’immenses bouchons.Pour nous, la tente était familiale. La voiture chargée à  bloc, nous traversions la France pour aller sur la côte Atlantique moins  fréquentée que celle de méditerranée. C’était la vie au grand air, l’occasion  de se faire de nouveaux copains, nos voisins de camping venaient de tout  l’hexagone et parfois de plus loin encore. Je me rappelle qu’il y avait souvent  des gens du Nord, de région parisienne, du centre de la France.
 Ce mode d’hébergement avait aussi ses différences, il y avait  les campeurs en canadienne, souvent des jeunes qui faisaient la fête, les  tentes familiales dont nous faisions partie, les caravanes pliantes et au  sommet de la hiérarchie les vraies caravanes. Dans les années 60 pourtant tout  ce joli monde se fréquentait souvent joyeusement malgré parfois quelques éclats  de voix mémorables, difficile de rester discret lorsque seulement quelques  épaisseurs de toiles vous isolent des voisins. C’est souvent nous les gamins  qui mettions en relation les familles, il suffisait que nous trouvions des  copains de jeu pour que les parents se fréquentent, histoire de savoir où leur  gosse passait le plus clair de son temps.
 Et la voiture dans tout ça ?
 On y rencontrait toutes les voitures que l’on croisait dans  la rue de tous les jours avec parfois quelque curiosité étrangère, dans mes  souvenirs c’était souvent des anglais mais la barrière de la langue faisait que  l’on se fréquentait peu. Si le statut de campeur ne nécessitait pas de véhicule  particulier (il y en avait même en 2 roues) celui de caravanier était tout  autre. Selon la taille de la remorque la tractrice n’était pas la même !  Lorsque la voiture était trop « petite », soit leur propriétaire était  vacciné à jamais du caravaning, soit il changeait de voiture l’année suivante.  C’est dans ce domaine des caravanes familiales que la DS ou plus souvent l’ID  dominaient leur sujet.
 Le caravaning a pris de l’ampleur dans la 2ème  partie des années 50, qui s’est confirmée dans les années 60 puis 70 avant un  net déclin dans les années 80. Faisons un petit tour d’horizon de ces  différentes périodes :
 les années 50 : Sans avoir  réellement connu cette époque je l’imagine par rapport aux attelages vieillots  de la décennie suivante : ce devaient être des pionniers, avec des véhicules hétéroclites, parfois de grosses voitures anciennes qui feraient rêver  bien des collectionneurs aujourd’hui mais dont plus personne ne voulait à  l’époque. Citroën était bien représenté avec la traction avant, des 11  légères et plus souvent de 11 larges voire même des 15. En concurrence avec la  traction il y avait les Américaines surtout, et puis la Frégate de chez Renault et pour les caravanes plus  petites la 203 Peugeot et la Simca Aronde. La DS n’a du arriver dans le secteur  qu’à la fin des années 50, souvent en occasion ; outre la concurrence  précédemment citée le lion pointe son nez avec la 403. Livrons nous à un petit  comparatif :
 
      
        La 403 est une propulsion dans la  catégorie des 8 CV, 58 CV DIN dont l’adhérence des roues arrière est renforcée  par la charge sur l’essieu arrière apportée par la caravane sans trop délester  l’essieu AV ce qui permet de garder une bonne direction.La DS est une traction avant de 11  CV et 75 CV DIN qui supporte bien la charge grâce à sa suspension à assiette  constante qui permet de garder une bonne motricité des roues avant en toutes  circonstances ; cependant l’échappement central des premières DS n’était  peut-être guère adapté à un attelage, ne serait-ce pas la cause de cette  modification ?L’ID idem la DS avec une puissance  inférieure de 66 CV DIN et un échappement latéral. A ce match toutes trois sont  déclarées bonnes tractrices, selon le poids à tracter la DS l’emporte par sa  puissance supplémentaire et peut être aussi un léger avantage à la DS grâce à  ses freins à disques qui supportent mieux les freinages répétés avec une charge  importante. L’ID se situe entre les 2 avec un freinage moins incisif que la DS  mais tout aussi endurant. 
 Les années 60 : Beaucoup de  nouveautés dans le secteur des petites et moyennes voitures, la Renault 8 est  parfois représentées sur des publicités de l’époque tractant une petite  caravane, il faut oser, ne pas être pressé et bien lester l’avant !
 L’arrivée de la 404 en 1960 est une concurrence plus sérieuse pour les  grosses Citroën dont elle se rapproche en puissance malgré un freinage  perfectible à ses débuts (corrigé par la suite). Simca avec ses 1300 et surtout  1500 qui se comportent aussi en honorable tractrice mais la gamme Citroën  montant régulièrement en puissance garde un avantage certain pour les grosses  caravanes. Le grand débat à l’époque est le  comparatif entre propulsion et traction (comprendre véhicule à propulsion ou  traction avant) ; la traction avant commence à se rependre, Renault avec  l’Estafette puis la 4L a rejoint Citroën 2CV, Ami 6, DS, ID et type H. Ainsi  doucement les autres constructeurs français donnent raison au précurseur  Citroën, il faudra attendre la 204 pour que Peugeot y vienne aussi, la 1100  pour Simca.
 Renault va disposer en 1965 d’une concurrente sérieuse dans le  domaine des tractrices de caravanes moyennes avec la R16 malgré une suspension  très souple qui peut provoquer un délestage du train moteur avant du à une  charge trop importante sur le crochet d’attelage.
 Les années 70: Peugeot monte  en gamme avec la 504 qui cette fois est en mesure de contrer les DS et ID. Dans  les gammes inférieures c’est l’époque de l’abandon du tout à l’arrière avec la  R12 en remplacement des R8 et sa cousine R10, c’est le grand boom des caravanes  dans les campings.
   Les années 80 : Le chant du  cygne des caravanes, ce mode de vacance a moins la cote, la démocratisation du  transport aérien et des voyages à l’étranger, le bétonnage des côtes pour  offrir des logements de vacances au plus grand nombre… le camping en général  devient ringard, seuls les habitués continuent à apprécier ce mode de vie en  plein air. Les gens veulent plus d’indépendance, les congés sont plus  fractionnés, une nouvelle mode est arrivée, celle des camping-car. Les caravanes :
 Dans les marques de caravanes  dont je me rappelle je citerais en premier Digue, puis Caravelair, ensuite  Tesserault, Georges et Jacques, il y avait aussi Sprite une marque anglaise je  crois.
 Dans les années 70 sont arrivées  les caravanes Adria reconnaissables à leur bandeau bleu soutenu mais aussi les  caravanes pliantes, André Jamet en pliante toile, et les pliantes rigides  Casita, Rapido...
 Je voudrais revenir sur les  Rapido, primées au concours Lépine ; j’en ai un souvenir particulier,  c’était au Camping Beauséjour à proximité du phare de la Courbe, dans les  landes, sous les pins, un formidable terrain de jeu. En surplomb de notre  emplacement étaient arrivés de nouveaux arrivants. L’installation de nouveaux  voisins était toujours une attraction, il y avait ceux qui n’arrivaient pas à  monter leur toile de tente ou leur auvent, les maniaques qui se reprenaient à  plusieurs fois… On se moquait parfois gentiment avant de donner un coup de main  à l’infortuné. Je me souviens donc de cette caravane étrange qui se montait  sous mes yeux ébahis pour arriver à un résultat fort probant à mon goût, une  caravane Rapido ; Si je vous raconte ça c’est que la voiture était une DS rouge  (ou ID, je ne sais plus). Le fils de la famille étant de mon âge je m’étais employé  à devenir son copain et nous jouions aux petites voitures dans une petite  cuvette creusée à proximité dans le sol. Il me semble qu’il venait du nord, ce  devait être une formalité pour cet équipage Citroën et caravane pliante. Peut  être a-t-il gardé une certaine nostalgie pour la DS, fréquente-t-il ce site et  qu’il se reconnaitra ?
 Le camping d’aujourd’hui n’a plus  grand-chose à voir,
      mobil-homes, piscine, jeux aquatiques, activités multiples,  accès
      internet et autres réjouissances ; nous on n’avait pas
      tout cela mais on ne s’y ennuyait pas sauf peut-être, je l’avoue,
      lors des longues périodes de  mauvais temps. Nostalgique de cette époque ? Sûrement. Nostalgique de  ma jeunesse ? Qui oserait prétendre le contraire ? Michel.    |